Poneys de ma vie

Jamaïque

Avec ta vie
C'est une partie du haras
Qui est partie
Tu étais toujours là
Curieuse comme tout
Tout le monde te connaissait
Avec tes beaux crins roux
Et ton caractère bien trempé.
On ne s'apercevait pas
Que tu avais 19 ans déjà.
Quelques jours plus tôt
La chienne Ice, ton amie
Celle au pelage blanc, si beau
Nous avait quittés, était partie
Et ce matin, quand nous sommes arrivés
Nous avons ton box de fleurs entouré
Tu n'étais pas au paddock, sous ton cher hêtre
Ta tête n'était pas à la fenêtre
En interrogeant les gens du club, nous avons appris
Comment tu étais partie
Tôt ce matin, tu t'étais couchée dans le pré
Et tu ne t'étais pas relevée
Le club nous parût
Si vide sans ta douce présence
On n'entendait même plus
Le bruit habituel, tout était silence
Comme un ultime hommage
On aurait juré qu'un mage
Nous avait tous ensorcelés
On entendait les mouches voler
Au moins tu n'as pas souffert
C'est tout ce que j'espère
Souvent, on dit que seuls les humains peuvent mériter le paradis
Mais moi je dis que tu le méritais aussi
J'espère que c'est là que tu es aujourd'hui
Avec Ice ton amie
Et de tout mon coeur je prie
Pour que tu sois heureuse
Dans ce fameux paradis
Où, j'espère, la vie est pour toi merveilleuse.
Adieu ma Jamaïque, que nous avons aimé
Nous ne t'oublierons jamais.

Caramel

On t'avait trouvé sur la route, en train d'errer
Ta jambe avait été blessée, tu boitais
Le club t'a recueilli, t'a soigné
Et finalement tu y est resté
Tu promenais les enfants
Sur ton dos ils se croyaient champions, ils se croyaient grands
La passion du cheval que j'ai là
C'est à toi que je la dois
Pour mes premières reprises, c'est toi que j'ai monté
Pour chaque étape de ma progression, durant les deux premières années
Tu étais toujours à mes côtés
Mon premier galop, c'est sur toi que je l'ai passé
Avec toi, j'ai ri, j'ai pleuré, je suis tombée
Si je me croyais meilleure que je ne l'étais
Le sable du manège me ramenait à la réalité
Tu m'a enseigné le respect du cheval, l'humilité
Face à un animal si puissant et d'une si grande beauté.
J'ai appris à te seller, à te panser
Pendant deux ans, c'est toi que j'ai monté
Mais le temps qui passait sans te toucher
A fini par te rattraper
Tu as vieilli, tu es parti au pré
Tu es devenu un retraité.
Et puis un matin tu n'étais plus là
Tu es parti comme ça
Sans grande pompe, avec humilité, avec dignité
Comme le petit poney que tu avais été
Jusqu'à ton dernier souffle discret
Seule la vieille Comtesse a pu te veiller
Elle est morte quelques jours après
Vous ne vouliez pas être séparé
Toujours vous aviez été unis
Ensemble par delà la vie
J'ai beaucoup pleuré, je t'ai regretté
A adouci ma peine une pensée
Là où tu te trouvais, tu étais heureux
Pour moi c'est merveilleux
Il me reste tant de choses à dire
Il me faut hélas finir
Je tiens à terminer sur ces quelques mots:
Tu étais méchant et pas beau
Mais je te dédie ce poème
Car, mon Caramel, je t'aime.

très joli poêmes mais tristeuh